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PRÉFACE



Je me rappelle avoir vu dans mon enfance le missionnaire Casalis qui revenait du sud de l’Afrique. Peu de souvenirs me sont restés gravés plus profondément dans l’esprit. Il nous racontait les nuits passées en rase campagne, à côté d’un feu allumé pour éloigner les fauves qu’il entendait rugir tout à l’entour, ou bien chez les Boers, écrasé entre deux gros fermiers dont les ronflements lui faisaient regretter les rugissements des lions. Il avait fait une grammaire où j’ai appris les rudiments du sessouto, la première langue étrangère que j’ai connue, et il y avait joint des proverbes et des contes qui charmaient nos jeunes oreilles. C’était l’histoire de Macilo qui avait tué son frère Maciloniane parce que ses