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Jaja, etc., ou par leur côté inquiétant, comme le nom de cette jeune fille qui, ce matin, a répondu à l’appel de son nom : Tsitsili, — un insecte plat, brun, mal odorant, qu’on n’ose plus désigner en français — et dont le père s’appelle — fâcheuse coïncidence — Ramotoho, le père de la bouillie !

Il y avait là aussi plusieurs femmes ou fillettes portant le nom propre et commun, tout à la fois, de Moselantja (queue de chien), ou celui de Kokonyana (insecte), Tsienyane (petite sauterelle), Makudubété (têtard), Maru a pula (nuages de pluie), à côté de noms d’hommes plus relevés : Motsuahole (celui qui vient de loin), Thébè-ea-pelo (bouclier du cœur), Mothokeng (qu’est-ce que l’homme ?) ; puis Ntsepas (montre ton permis), et Molefakrotla (celui qui est à l’amende).

Mon homonyme, baptisé ainsi par un collègue, sur le désir de son père, Féra (celui qui pose sa charpente sur sa maison) était absent ; ainsi que Kromo-ea-baroa (bœuf de Bushman) ; mais Moitlisi (celui qui s’amène) était des nôtres, naturellement ! ainsi que le fils de mon ancien ami, Ratsabadira (le père de celui qui a peur des ennemis). En français, ces noms paraissent un peu longs, mais en sessouto on n’est pas du tout aussi pressé.

Ces noms et surnoms sont curieux et bizarres et aident à connaître les indigènes, qui semblent y mettre tout leur esprit