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Tous les convoqués n’étaient pas là ; dans un sens cela est heureux, car je ne sais où ils auraient pu se caser. Notre vieille chapelle était aussi pleine que possible avec quatre cent quarante néophytes ; aussi présentait-elle un coup d’œil des plus émouvants.

Il y avait là tous les âges et toutes les conditions ; des vieillards, qui avaient longtemps résisté aux appels de Dieu, et qui pouvaient répéter ces paroles d’une poésie faite par un de nos amis :

J’ai laissé, brebis égarée,
De ma laine à tous les buissons…

Des hommes dans la force de l’âge, qui pouvaient s’approprier ce que disait ce matin Selele, qui porte le nom peu solennel de « Nid de souris » : « J’ai rôdé dans des plaines desséchées, c’est-à-dire : j’ai gâché ma vie. »

Enfin, beaucoup d’enfants, bergers, élèves des écoles, aspirant sincèrement, j’aime à le croire, à suivre le Maître humble et débonnaire.

L’appel des noms que je dus faire prit pas mal de temps, d’abord à cause des nombreuses absences, puis à cause des noms eux-mêmes qui n’étaient pas toujours aisés à prononcer ou qui me surprenaient par leur étrangeté ou leur inattendu, comme : Krotu-Krotu, Qapu-Qapu, Mpochopocho, Nchaochao,