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un peu de folklore

parlaient tous la même langue, ils se dirent : « Bâtissons une grande tour qui touche au ciel pour aller y chercher de l’eau ! » De tous temps et sous tous les cieux :

Borné dans sa nature, infini dans ses vœux,
L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux


et met toute son intelligence, sa sagesse et sa force à satisfaire son besoin d’idéal.

La question de l’origine de l’homme a aussi préoccupé les
osselets divinatoires
nègres, pas de manière à les troubler par trop peut-être, mais enfin ils y ont pensé, ce qui est quelque chose.

Certains Hottentots[1] prétendent que leurs ancêtres étaient arrivés en Afrique dans un grand panier : il y a là peut-être un souvenir déformé de l’arche de Noé.

Une tradition généralement reçue chez les Bassouto et autres indigènes, c’est que le premier homme surgit autrefois d’un lieu marécageux où croissaient des roseaux. D’autres disent qu’il est plutôt sorti d’une caverne.

Les Barotsi[2], qui ont quelques vagues idées religieuses, croient à un Dieu unique, qu’ils nomment « Nyambé », qui demeure dans le soleil et est marié avec la lune ! C’est lui qui a créé l’homme ; c’est lui aussi qu’on invoque au temps des semailles, de la sécheresse et de la maladie.

  1. Les Bassoutos, par E. Casalis. 1860.
  2. Les Ma-Rotsé, par E. Béguin. 1903.