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On avait retrouvé la source de Jouvence.
Et, de Strasbourg à Brest, de Champagne en Provence,
Les raconteurs faisaient de saisissants tableaux
De fleuves sans pareils roulant l’or dans leurs flots,
De peuples primitifs plongés dans l’ignorance,
Et qui tendaient les bras, disait-on, vers la France.

Dans les enivrements d’un succès sans égal,
L’Espagne et l’Angleterre, avec le Portugal,
Par des redoublements de valeur surhumaine,
Se taillant sur ces bords un immense domaine,
Sur tout un hémisphère arboraient leurs drapeaux.
— Allons, se dit François, plus de lâche repos !
Ces princes-là croient-ils se partager la terre ?
Je voudrais bien trouver l’acte testamentaire
Qui leur assure ainsi l’héritage d’Adam.
S’il en est un, qu’on nous le montre ! En attendant,
Le peuple franc se doit à son rôle historique :
À la France, elle aussi, sa part de l’Amérique ![1]



  1. Cette parole de François Ier se trouve consignée presque verbatim dans Garneau.

    On trouvera, au commencement de cette pièce, une ressemblance bien prononcée avec une autre pièce signée par un autre que moi. En comparant les dates, on verra lequel des deux a plagié l’autre. Du reste, il serait fastidieux de signaler chaque
    page de ce livre qui a largement servi à certain copiste en quête d’inspiration.

    « Le monarque, qui avait conservé le goût des entreprises lointaines, se voyant en paix avec ses voisins, agréa le projet de son amiral (Philippe de Chabot), et en confia l’exécution à Jacques Cartier, habile navigateur de Saint-Malo. Lorsque la nouvelle en parvint aux rois d’Espagne et de Portugal, ils se récrièrent. — "Eh ! quoi", dit en riant François 1er quand on lui rapporta leurs prétentions, "ils partagent tranquillement entre eux toute l’Amérique sans souffrir que j’y prenne part comme leur frère ! Je voudrais bien voir l’article du testament d’Adam qui leur lègue ce vaste héritage !" » (Garneau, Hist. du Canada.)