(28) "Tout ce que les Français pouvaient faire, c’était de garder leurs lignes en attendant des secours d’Europe... De leur côté, les assiégés n’attendaient de salut que de l’arrivée de leur flotte. Ainsi, de part et d’autre, la croyance générale était que la ville resterait au premier drapeau qui paraîtrait dans le port . . . Aussi, tout le monde, assiégés. et assiégeants, tournait-il, avec la plus vive anxiété, les yeux vers le bas du fleuve, d’où chacun espérait voir venir le salut. . . Le 9 mai 1760, une frégate entra dans le port." (GARNEAU, Hist. du Canada.)
C’était une frégate anglaise, suivie bientôt par deux autres gros vaisseaux de guerre, appartenant à la même nationalité. Cette pièce fut écrite en 1883, à l’occasion du cinquantenaire de l’arrivée an Canada de M. le docteur Picault, ancien vice-consul de France à Montréal, — hélas ! disparu aujourd’hui. Elle était accompagnée de l’envoi suivant :
Hier, en relisant cette navrante page
Déjà par plus d’un siècle effacée à demi.
Je vous nommais. Monsieur ; car, après ce naufrage.
L’un des premiers Français que revit notre plage,
Ce fut vous, ô mon vieil ami !
Cinquante ans vous avez vécu notre existence.
D’exemples nous donnant tout ce qu’on peut donner :
Merci ! Si de ces jours de deuil et de souffrance,
Notre amour avait pu tenir compte à la France,
Nous nous auriez fait pardonner !
(29) M. Faucher de Saint-Maurice a admirablement raconté
cet épisode héroïque dans un important travail intitulé : Un des oubliés de notre histoire, et préparé pour la Société Royale du
Canada. J’ai emprunté à ce travail certains détails dont nos autres
historiens ne font pas mention. De retour en France, Vauquelain
voulut entrer dans la marine royale. M. de Berryer, secrétaire de
la Marine, lui fit répondre qu’il ne pouvait donner aucun grade à
un roturier, quand plusieurs fils de famille attendaient des promotions.
Malgré l’avis du ministre, il obtint cependant un brevet de
lieutenant de vaisseau en 1703. Le mémoire cité par M. Faucher
de Saint-Maurice ajoute :