(13) L’épisode qui fait le sujet de cette pièce n’est pas strictement historique. Mais les faits analogues étaient d’occurrence journalière dans les premiers temps de la colonie. Le terrible souvenir s’en est perpétué jusqu’à nos jours parmi la population canadienne. On n’y parle jamais de Croquemitaine aux enfants récalcitrants ; on dit : Les sauvages vont venir !
(14) Cavelier de la Salle était natif de Rouen. Il découvrit les bouches du Mississipi en février 1682, et fut massacré par ses compagnons le 21 mai 1687. On lui a élevé un monument commémoratif dans la cathédrale de Rouen, le 26 mai 1887. C’est pour cette occasion qu’a été composée la présente pièce — ce qui explique l’allusion qui la termine.
(15) Cette fameuse expédition partit de Montréal en mars 1686 ; elle atteignit la baie d’Hudson le 18 juin. Sa marche avait donc duré trois mois. La petite armée se composait de soixante-dix Canadiens commandés par d’Iberville, et de trente soldats sous les ordres de M. de Troyes. La description que l’auteur fait des difficultés, des fatigues et des dangers que cette petite armée eut à affronter n’a rien d’exagéré. Arrivés à la Baie d’Hudson, ces héros s’emparèrent des forts Monsonis, Rupert et Sainte-Anne; ce dernier était armé de quarante-trois pièces de canon. « Pendant que le chevalier de Troyes donnait l’assaut à ce fort, dit Garneau parlant du fort Rupert, d’Iberville et son frère Maricourt, avec neuf hommes montés sur deux canots d’écorce, attaquaient un bâtiment de guerre sous la place et le prenaient à l’abordage. Le gouverneur de la baie d’Hudson fut au nombre des prisonniers. »
(16) Mme de la Peltrie, fondatrice des ursulines de Québec, fut l’une des plus belles figures de notre histoire. Elle s’appelait de son nom propre Marie-Madeleine de Chauvigny, et appartenait à la haute noblesse normande. Elle épousa, à dix-sept ans, un jeune gentilhomme du nom de La Peltrie, qui mourut cinq ans après.