Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/329

Cette page n’a pas encore été corrigée


La France monarchique, un soufflet sur la joue,
Ayant vu sa grandeur s’écrouler dans la boue,
Les bras levés au ciel, attendait en chemin
Le solennel moment du grand réveil humain.

Le labarum nouveau dissipa les ténèbres.

Le vieux monde frémit jusque dans ses vertèbres.
Écrasant du talon tous les nids de vautours,
Balayant d’un seul coup la Bastille et ses tours,
Le peuple se leva sombre et vengeur ; la France,
Poussant aux quatre vents son cri de délivrance,
Ébranla pour toujours les trônes délabrés
Du retentissement des vieux pouvoirs sombrés !

Épouvantés, les rois vont se liguer contre elle.
Ne crains rien, mon enfant, la France est immortelle !
Vois défiler là-bas tous ces joyeux conscrits,
Enfants de leur village ou gamins de Paris,
Sans vivres, sans souliers, chantant la Marseillaise ;
Ils vont des temps nouveaux proclamer la genèse,