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La persécution les attaqua chez eux,
Et, sans même invoquer de prétextes oiseux,
Sur leurs biens, au soleil qui luit pour tout le monde,
S’en vint effrontément poser sa patte immonde.

Alors ces paysans, sans fusils, sans canons,
Retranchés sous les bois et dans leurs cabanons,
Défendant corps à corps leur franchise usurpée,
Furent tout simplement des héros d’épopée.
Ils vainquirent d’abord, mais on les écrasa.
Contre ces quatre-vingts rebelles on osa
― Deux grands cœurs ont depuis, sans morgue et sans faiblesse,
Reçu pour cet exploit des lettres de noblesse, ―
Risquer, durant trois jours de combats imprudents,
Cinq mille hommes de troupe armés jusques aux dents.

Mais l’on avait la ruse... et des parlementaires !...
Confiant dans l’honneur et la foi militaires,
Le chef, pour protéger les femmes, les enfants,
Se livra de lui-même aux vainqueurs triomphants.
Les fatigues,