Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/219

Cette page n’a pas encore été corrigée

farouche,
Fit ses provisions de combat et de bouche,
Arma du mieux qu’il put sa faible garnison ;
Et puis il attendit, calme, et sur l’horizon
Sans relâche tenant fixé son regard d’aigle.
Il lui fallut enfin subir un siège en règle.

Sitôt que le printemps facilita l’accès
Des parages lointains où le vieux fort français
Ouvrait toujours au vent sa bannière insoumise,
Soixante grenadiers des bords de la Tamise
Débarquèrent un jour dans les remous du saut.

Le lendemain matin, on marchait à l’assaut.

Dix hommes seulement défendaient la redoute.
La victoire fut rude, et coûta cher sans doute ;
Mais Cadot, héroïque en sa rébellion,
Du haut de ses remparts lutta comme un lion ;
Et les troupes du roi reculèrent hachées.

On investit la place ; on creusa des tranchées ;