Avaient vu le chemin que Daulac avait pris ;
Et c’était l’embusqué qui se trouvait surpris.
Sept cents démons fondaient ensemble sur le poste.
Mais Daulac était brave et prompt à la riposte.
Sans reculer d’un pas, solide comme un roc,
La faible garnison tint ferme sous le choc.
Ce fut en un instant une horrible mêlée.
Les Peaux-Rouges, chargeant en bande échevelée,
Avec des gestes fous et des cris furibonds,
Se ruaient sur le fort, et par d’horribles bonds,
Malgré les sabres nus et les arquebusades,
Recommençaient sans fin l’assaut des palissades.
Ils n’avaient presque plus l’aspect d’êtres humains.
On leur fendait le crâne ; on leur hachait les mains ;
On leur jetait aux yeux des cendres enflammées ;
Quand même ! reformant leurs masses entamées ;
Sous la crosse qui tombe ou le brandon brûlant,
Ces tigres enragés s’élançaient en hurlant ;
Et toujours, et partout, la balle et l’arme blanche
Refoulaient dans le sang la terrible avalanche.
Et cela, sous les bois, dans la nuit, au milieu
Du désert frissonnant sous le regard de Dieu !
C’était un cauchemar à donner l’épouvante.
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