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Plus tard, quand les héros rentrèrent au foyer,
Ils avaient arraché trois forts à l’Angleterre,
Conquis toute une zone, et sur mer et sur terre
Humilié vingt fois nos rivaux confondus…

Ce sont ces hommes-là qu’un monarque a vendus ![1]

  1. Cette fameuse expédition partit de Montréal en mars 1686 ; elle atteignit la baie d’Hudson le 18 juin. Sa marche avait donc duré trois mois. La petite armée se composait de soixante-dix Canadiens commandés par d’Iberville, et de trente soldats sous les ordres de M. de Troyes. La description que l’auteur fait des difficultés, des fatigues et des dangers que cette petite armée eut à affronter n’a rien d’exagéré. Arrivés à la Baie d’Hudson, ces héros s’emparèrent des forts Monsonis, Rupert et Sainte-Anne; ce dernier était armé de quarante-trois pièces de canon. « Pendant que le chevalier de Troyes donnait l’assaut à ce fort, dit Garneau parlant du fort Rupert, d’Iberville et son frère Maricourt, avec neuf hommes montés sur deux canots d’écorce, attaquaient un bâtiment de guerre sous la place et le prenaient à l’abordage. Le gouverneur de la baie d’Hudson fut au nombre des prisonniers. »