Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée


Petit à petit vinrent les jours sombres :
Chaque lendemain nous désabusait…
Mais l’éclair ne luit que mieux dans les ombres ;
A l’or le plus pur il faut le creuset.

Aux réalités il fallut se rendre,
Quand un beau matin l’âge nous parla ;
Il restait encor deux chemins à prendre ;
Je choisis l’exil, toi l’apostolat.

C’étaient deux billets à la lotterie :
Le plus triste lot me fut départi…
Le sert me traitait sans cajolerie :
Je lui ris au nez et pris mon parti !

Depuis lors, narguant tout ce qui me froisse,
En vrai Paturot passé bonnetier,
J’amasse un pécule, et de ma paroisse
J’aspire à l’honneur d’être marguiller.