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En face, perché sur une corniche,
Un plâtre poudreux nous montrait à nu
Diane chassant avec son caniche
Aux bords de l’Ismène Actéon cornu.

Sur un vieux rayon tout blanc de poussière,
Rabelais donnait le bras à Caton ;
Pascal et Newton coudoyaient Molière,
Gérard de Nerval masquait Duranton.

Il me semble voir la table rustique
A la jambe torse, au pied de travers,
Où nous écrivions en style érotique
Nos lettres d’amour et nos premiers vers.

Et tous ces amis à la joue imberbe,
Que les soirs d^hivers chez nous rassemblaient,.
Ministres futurs, grands hommes en herbe,
Que les noirs soucis jamais ne troublaient !