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Je pense au passé, beaux jours de jeunesse
Des illusions âge décevant,
Songe passager, temps de folle ivresse,
Flot ne poudre d’or qu’emporte le vent.

Nous avions pour nid la même mansarde ;
Le cœur près du cœur, la main dans la main,
Nous allions gaîment… Oh ! oui, Dieu me garde
D’oublier ces jours, fleurs démon chemin !

Ah ! je l’aime encor ce temps de bohème,
Où chacun de nous par ce jour ébauchait
Un roman boiteux, un chétif poëme
Où presque toujours le bon sens louchait.

Oui, je l’aime encor ce temps de folie
Où le vieux Cujas, vaincu par Musset,
S’en allait cacher sa mélancolie
Dans l’ombre où d’ennui Pothier moisissait.