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Hélas ! le beau printemps doré
N’est plus pour le cœur ulcéré
Qu’un vain fantôme.
Quand l’âme a des chagrins navrants,
Les souffles les plus enivrants
N’ont plus d’arôme.

De tout son œil est attristé :
Pour lui la rose est sans beauté,
Et l’aubépine
Lui parle encor de sa douleur,
Car il sait que la blanche fleur
A son épine.

Il sait que l’automne viendra,
Que la terre se jonchera
De feuilles d’arbre ;
Et la brise au vol caressant
Sur sou front ne laisse en passant
Qu’un froid de marbre.