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Et je revins chez moi, ce soir-là, sombre et triste.
Mais quand la douce nuit m’eut versé son sommeil,
Dans un tourbillon d’or, de pourpre et d’améthyste,
Je vis renaître au loin le beau printemps vermeil.

Je vis, comme autrefois, la lande, ranimée,
Étaler au soleil son prisme aux cent couleurs ;
Des vents harmonieux jasaient dans la ramée,
Et des rayons dorés pleuvaient parmi les fleurs !

La nature avait mis sa robe des dimanches.
Et je vis deux pinsons, sous le feuillage verts,
Qui tapissaient leur nid avec ces plumes blanches
Dont les lambeaux flottaient naguère au vent d’hiver.