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Alors, au souvenir de ces jours clairs et roses,
Qu’a remplacés l’automne avec son ciel marbré,
Mon cœur, ― j’ai quelquefois de ces heures moroses, ―
Mon cœur s’émut devant ce vieux nid délabré.

Et je songeai longtemps à mes jeunes années,
Frêles fleurs dont l’orage a tué les parfums ;
A mes illusions que la vie a fanées,
Au pauvre nid brisé de mes bonheurs défunts !

Car quelle âme ici-bas n’eut sa flore nouvelle,
Son doux soleil d’avril et ses tièdes saisons ?
Épanouissement du cœur qui se révèle !
Des naïves amours mystiques floraisons !

O jeunesse ! tu fuis comme un songe d’aurore ;
Et que retrouve-t-on, quand ton rêve est fini ?
Quelques plumes, hélas ! qui frissonnent encore
Aux branches où le cœur avait bâti son nid.