Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée

 

Tout à coup, au détour du sentier, sous les branches
D’un buisson dépouillé, j’aperçus, entr’ouvert,
Un nid, débris informe où quelques plumes blanches
Tourbillonnaient encor sous la bise d’hiver.

Je m’en souviens : ― c’était le nid d’une linotte
Que j’avais, un matin du mois de mai dernier,
Surprise, éparpillant sa merveilleuse note
Dans les airs tout remplis d’arôme printanier.

Ce jour-là, tout riait ; la lande ensoleillée
S’enveloppait au loin de reflets radieux ;
Et, sous chaque arbrisseau, l’oreille émerveillée
Entendait bourdonner des bruits mélodieux.

Le soleil était chaud, la brise caressante ;
De feuilles et de fleurs les rameaux étaient lourds.
La linotte chantait sa gamme éblouissante
Près du berceau de mousse où dormaient ses amours.