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Oui, fantômes aimés, vous y venez souvent ;
Et voilà ce qui fait que, dans la voix du vent,
Soit qu’elle brame dans les landes,
Ou ronfle sur ta berge, ô vieux Meschacébé !
Le passant croit ouïr, quand le soir est tombé,
De mystérieuses légendes !

Beau fleuve ! emporte-moi dans ta course sans frein,
Souffle-moi tes senteurs, chante-moi ton refrain,
Endors-moi sur ta large lame ;
Que tes rayons dorés baignent mon front pâli !
Nouveau René, vers toi je viens chercher l’oubli :
Verse-moi son amer dictame !



Novembre 1870.