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Comme on voit l’astre d’or, plongeant an sein des eaux,
Laisser derrière lui de lumineux réseaux
Dorer les vagues infinies,
Quand ta barque sombrait à l’horizon brumeux,
On entendit longtemps sur l’abîme écumeux
Flotter d’étranges, harmonies.

Tu caressais ton luth d’un doigt mélodieux,
O barde ! et ; je t’ai vu d’un long regard d’adieux
Embrasser nos rives aimées,
Rêvant pour ton retour d’innombrables moissons
De poëmes ailés, de sublimes chansons
Et de légendes parfumées.

Tu partis, et longtemps ta lyre résonna
Des vallons de Kildare aux penchants de l’Etna,
Sur le Danube et sur la Loire ;
Et, brillante fanfare ou fier coup de canon,
La brise qui soufflait nous apportait ton nom
Dans un long murmure de gloire !