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Je compte nos grands noms, soldat, prêtre, trappeur,
Pionniers, chevaliers sans reproche et sans peur,
Tous ceux dont notre orgueil s’honore :
Depuis l’humble martyr qui convertit les cœurs,
Jusqu’au vaillant tribun foudroyant nos vainqueurs
Des éclats de sa voix sonore.

Mais, dans les rangs pressés de ce groupe charmant,
D’un regard anxieux je cherche vainement,
Quel que soit le livre que j’ouvre,
Tous ces héros obscurs qui, pour ce sol naissant,
Versèrent tant de fois leurs sueurs et leur sang,
Et qu’aujourd’hui l’oubli recouvre.

Ils furent grands pourtant, ces paysans hardis
Qui, sur ces bords lointains, défièrent jadis
L’enfant des bois dans ses repaires,
Et perçant la forêt l’arquebuse à la main,
Au progrès à venir ouvrirent le chemin…
Et ces hommes furent nos pères !