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V

Cependant sur les flots s’épaississent les ombres :
Le ciel voile ses feux sous des nuages sombres ;
Le vent dans la forêt a sifflé sourdement ;
La cime des grands pins se courbe et se relève ;
Et le fleuve écumeux vient balayer la grève
De son flot naguère dormant.

La tempête partout jette son cri sublime ;
Le tonnerre roulant au-dessus de l’abîme,
Comme un boulet d’airain sur un dôme de fer,
Eclate, et tout à coup, d’un jet de flamme horrible,
Embrase un vieux tronc sec, dont la lueur terrible
Eclaire un spectacle d’enfer.