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Un tout petit enfant doux et blond comme un ange…
Inconscient acteur de cette scène étrange,
Il ouvre en souriant son œil de séraphin ;
Sa blancheur, sou regard pur comme l’innocence,
Ses riches vêtements, tout trahit sa naissance :
C’est le fils du seigneur voisin !

Sous les épais rideaux d’une alcôve fermée,
Il dormait ; et, planant sur sa couche embaumée,
L’essaim des rêves d’or baisait son front si beau ;
Quand, nourrissant déjà son projet de vengeance,
L’Iroquoise au manoir se glissait en silence,
Et l’arrachait à son berceau.

Pauvre mère, tu dors ; et tandis que les songes,
Bercent ton cœur aimant de leurs riants mensonges,
Le malheur sur ton front pose sa lourde main ;
Peut-être crois-tu voir un ange au doux sourire,
Qui presse dans ses bras ton enfant qui soupire ;
Quel sera ton réveil demain !…