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III

« O fleuve qui sans fin roules tes noires ondes !
Forêts dont j’aimai tant les retraites profondes
Sentiers que tant de fois j’ai parcourus le soir !
Collines qui bordez ces berges solitaires !
Rochers silencieux ! antres pleins de mystères !
Pour la dernière fois j’ai voulu vous revoir.

Vos maîtres ont passé comme le flot qui coule
Sur ces grèves ! ainsi que le vent qui roucoule,
La nuit, de sapins en sapins !
Comme un esquif léger qu’entraîne la dérive…
Et moi ; œil fatigué cherche en vain sur la rive
La trace de leurs mocassins.