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II

Voyez là-bas, longeant les détours de la grève,
Comme un vague fantôme entrevu dans un rêve,
Une ombre se glisser d’un pas lent et discret.
Aux lueurs de la nuit, sa silhouette grise
Se détache, en passant, vacillante, indécise,
Sur le fond noir de la forêt.

La brise nous apporte une plainte étouffée…
Est-ce l’Esprit des bois ? Est-ce un spectre, une fée,
Qui vient gémir aux bord des flots silencieux ?
Non, c’est un être humain ; c’est l’enfant des savanes,
Qui vient parfois la nuit rêver sous les platanes,
L’œil hagard, le front soucieux.