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J’aime vos longs rameaux étendus sur la plaine,
Harmonieux séjours, palais aériens,
Ou les brises du soir semblent à chaque haleine
Caresser des milliers de luths éoliens.

J’aime vos troncs noueux, votre tête qui ploie
Quand le sombre ouragan vous prend par les cheveux
Votre cime où se cache un nid d’oiseau de proie,
Vos sourds rugissements, vos sons mystérieux.

Un soir, il m’en souvient, distrait, foulant la mousse,
Qui tapisse en rampant vos gigantesques pieds.
J’entendis une voix fraîche, enivrante, douce,
Ainsi qu’un chant d’oiseau qui monte des halliers.

Et j’écoutais rêveur...et la note vibrante
Disait : Ever of thee ! — C’était un soir de mai ;
La nature était belle, et la brise odorante...
Tout, ainsi que la voix, disait : Aime ! — et j’aimai.