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Ah ! si l’ange qui tient le fil des destinées,
A jamais suspendant le cours de tes années,
Pouvait, d’un arrêt souverain,
Eterniser un jour sous ta paupière humide
Le rayon saint et par que ton finie candide
Fait luire dans ton œil serein !

Si tu pouvais garder ton enfance suave !…
Mais tu vieillis aussi ; ton front devient plus grave ;
Bientôt ta raison va s’ouvrir
Aux secrets d’ici-bas qu’il nous faut tous connaître
Tôt ou tard, ô mon ange ! — et ce sera peut-être
Demain à ton tour de souffrir !

Mais non ! de miel doré ta coupe est pleine encore :
Souris à l’avenir ; ta radieuse aurore
Brille d’un éclat triomphant !
Mais aux déceptions que ton cœur s’accoutume !
Et qu’il arrive tard le jour plein d’amertume
Où tu regretteras de n’être plus enfant !