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Toi qui goûtes encor les tendresses sans nombre
De celle devant qui s’effacent comme une ombre
Toutes nos amitiés d’un jour !
Qui de purs dévoûments n’est jamais assouvie ;
Qui nous donne son sang, et qui nous fait la vie
Douce comme un baiser d’amour !

Toi qui sais les effets sans deviner les causes,
Et qui souris de voir nos figures moroses
S’épanouir à tes ébats ;
Toi dont le cœur est comme une onde transparente,
Et dort la foi naïve est encore ignorante
Des tristes choses d’ici-bas !

Ecoute ! il est un temps dans l’existence humaine,
Où, sous le lourd fardeau que l’âge nous amène,
Le front se penche soucieux ;
Où le cœur se flétrit, où l’âme desséchée,
Comme une pauvre fleur à sa tige arrachée,
S’effeuille à tous les vents des deux !