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l’art d’être une bonne mère

femme — ses joies et ses espérances, ses lourds poids

de soins et d’anxiétés. Le fardeau de la grossesse, sa tendre sollicitude, ses craintes, l’absorption de sa vie dans la vie de l’enfant, même son consentement à donner sa vie pour que l’enfant naisse en sûreté : ce sont des choses que l’homme, — excepté s’il est un artiste ou un inventeur — s’imagine faiblement.

Puis, plus tard les jours et les nuits de labeur et d’inquiétude, dans lesquels elle s’oublie, de tendres soins pour lesquels il n’y a pas de reconnaissance — si ce n’est dans un avenir lointain ; — le sacrifice des intérêts personnels et des expansions dans l’accomplissement étroit de ses travaux domestiques : pour ces choses la femme n’attend pas beaucoup de sympathie de l’autre sexe. Mais, le fait que l’homme ne le comprend pas, ne rend pas la tragédie moins triste ! ”

Edward Carpenter.

On excuse plus facilement des caprices inconnus jusque-là et des goûts bizarres, quand on sait qu’ils sont le produit de réflexes nerveux, et de fatigue organique.

Le docteur Héricourt fait à ce sujet une observation très utile : « Les préoccupations, les chagrins, l’excès de fatigue peuvent être l’origine de tares physiques et mentales qui prendront l’enfant à sa naissance et le tourmenteront tout le cours de son existence. »

Rappelons que la conception est suivie de la gestation dans le sein de la mère. La maternité étant pour la femme ce qu’il y a de plus naturel il s’en suit que la grossesse est nullement un état pathologique, mais plutôt