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l’art d’être une bonne mère

rait, il faudrait avoir perdu tout sentiment du devoir envers Dieu, envers la société et vis-à-vis de soi-même, pour mettre l’élégance de ses formes corporelles au-dessus de tout. La femme grecque, douée d’une merveilleuse fécondité, n’est-elle pas le type classique de la beauté esthétique ?

« Si les femmes savaient que pour rester belles, saines et équilibrées, rien ne peut remplacer quelques maternités qui renouvellent leur jeunesse, on ne verrait pas autant de femmes détraquées, neurasthéniques : la nature se venge. En pensant ménager leurs charmes, elles ne font qu’en hâter la disparition[1]. »

Le problème de la natalité intéresse, au premier chef, un pays soucieux de son avenir ; c’est pourquoi, là, où est érigée en système la tentative de tarir la vie dans sa source, les autorités législatives cherchent les moyens les plus efficaces d’empêcher « le suicide de la race ». Ce moyen ne se trouve pas en dehors du code de la morale naturelle et chrétienne. La France nous a donné le plus beau spectacle de valeur militaire et de courage surhumain, mais le mal de la dépopulation volontaire, ne lui a-t-il pas été plus funeste que l’invasion des armées ennemies ?… Puisse cet exemple ins-

  1. Extrait de : « La vie et le rêve » de Mme Henriette Tassé.