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L'art d'être une bonne mère

qu'à persévérer elle assure peut-être le triomphe de la vérité dans l'âme de son fils ? Ne songera-t-elle pas que l'ignorance lui vaut sa plus intime douleur, en la faisant déchoir, quand ce fils devient homme, de la confiance sans bornes où la tenait l’admiration de l’enfant ? Ne comprendra-t-elle pas que ce découragement est la première déception profonde de l’enfant lui-même, la première foi qui s’écroule en lui et qui déjà ébranle l’autre ? Ne voudra-t-elle pas lui donner la joie d’être en toutes ces choses fier d’elle, de croire à la raison comme il croit au cœur de sa mère ?” (1)

Il est à peine nécessaire en finissant ces remarques, de rappeler aux parents capables de l’oublier, le devoir rigoureux d’envoyer aux écoles, les enfants, à qui ils ne peuvent donner eux-mêmes l’instruction, faute de temps ou de compétence. On déplore malheureusement, même dans notre pays si chrétien, l’apathie de certains parents, en matière d’instruction ; parfois, elle est causée par le prétendu besoin d’utiliser les services d’un enfant pour le travail, parfois même, une sordide avarice suggère la pensée de grossir le salaire du mari par celui des enfants, encore en âge de fréquenter la classe. Quoi qu’il en soit de l’opportunité et de l’efficacité des mesures coercitives, telle qu’une loi dite d’instruction obligatoire, il suffit de savoir que le droit naturel. la volonté de Dieu, les préceptes de

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(1) Etienne Lamy — La Femme de demain.