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l’art d’être une bonne mère

Enfin, la fermeté dans la volonté de celui qui commande sera tempérée par la douceur et la charité ; de la sorte, l’exécution de l’ordre donné sera rendu plus facile et plus agréable. Il y a des mères qui ne savent jamais parler à leurs enfants que sur le ton de la colère et du reproche ; l’amertume des expressions va parfois jusqu’à l’injure ! Comment ne pas être étonné que tout cela vienne d’un cœur qui ne doit savoir qu’aimer, d’une bouche qui ne doit savoir que bénir.

L’excès de sévérité dans l’appréciation des actes et dans la condamnation de la conduite d’un enfant, prouve le défaut de jugement et l’étroitesse du cœur ; ce ne sera jamais, à coup sûr, la bonne méthode de correction des défauts et de la formation du caractère. L’enfant devenu adulte, aime à se souvenir de la bonté maternelle, et il puise, dans cette réminiscence, un principe qui le guide à son tour, dans le gouvernement de sa famille. Au contraire, un traitement d’une rigueur excessive l’éloignera du foyer, dont il a peur, le détachera de ses parents et laissera dans sa mémoire, une impression pénible dont il ne pourra jamais se défaire.