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l’art d’être une bonne mère

de république, peut déposer le sceptre et la couronne, le mandat officiel qu’il a reçu de Dieu par l’intermédiaire de la société qui l’a élu : mais jamais un père et une mère n’auront la liberté de renoncer à l’exercice de leur autorité, dans le petit royaume de la famille. Que les parents se convainquent donc, une fois pour toutes, qu’ici abdication équivaudrait à une dégradation, à une renonciation morale, à une véritable impossibilité.

Trois conditions semblent devoir présider à l’exercice de l’autorité paternelle. Elle doit être raisonnée, ferme et douce.

L’exercice intelligent de l’autorité familiale exclut le caprice et l’arbitraire, l’obéissance à la sentimentalité et à un amour aveugle, ou à toute autre passion capable d’obscurcir le jugement. Le manque de logique et de suite dans le commandement, le rend sujet à la critique et au mépris, provoque même la désobéissance et la révolte. Sacrifier le véritable intérêt de l’enfant à une affection mal réglée, à une tendresse non éclairée, c’est se préparer un lendemain fait de larmes et de regrets. Corriger le délinquant sous l’influence de la colère et de l’impatience, c’est jeter dans son cœur des