Son fils, Joseph, naquit à Montréal le 26 octobre 1802, rue des Allemands, dans une maison qui a brûlé au grand feu de 1852.
Un jour qu’il transportait à lui seul une pièce de bois énorme, sa mère lui dit :
— Tu es fort, mais n’en sois point glorieux, ton père était plus fort que toi.
À seize ans, une circonstance fortuite le rendit tout à coup célèbre dans le quartier. Il travaillait à une excavation, devant la maison de son père. Un nommé Michel Duranleau, fameux boulé traversant la rue en compagnie de deux autres fiers-à-bras, très connus dans les élections, mit le pied sur la tête de l’enfant qui se trouvait au niveau du sol. Cette insolence ne plut pas à Montferrand qui, poussé comme par un ressort, sortit de terre et alla tomber au milieu des trois hommes. Duranleau, qui n’avait pas encore « rencontré son maître », fut rossé, avec ses compagnons. Tous trois étaient de la campagne. Les gens du quartier Saint-Laurent considérèrent cette victoire comme un item à leur crédit.
Ce qui étonnait le plus dans cet adolescent, c’était la vivacité et la souplesse de ses allures. Il ne portait