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UN MURILLO

Tout à coup :

— Woh !… woh !… Arrié’donc !…

Des voix à la porte. Une voiture, deux voitures arrêtées.

— Qu’est-ce ?

— Ce sont les Gendreau et les Benoît, madame.

— Nos anciens fermiers, Maurice ; tu les as connus. De braves gens qui ne m’oublient point.

— Entrez, messieurs et dames, entrez !

— Bonsoir la compagnie.

— C’est vous, monsieur et madame Gendreau ? C’est toi, Julie ? Et ton mari, je suppose ?…

— Marcel Benoît pour vous servir, madame Flavigny.

— Oui, madame, interrompit Gendreau — qui était un peu orateur, ayant déjà été candidat aux honneurs municipaux — Marcel Benoît et Philippe Gendreau, vos anciens fermiers, qui se souviennent de leur bonne maîtresse, et qui viennent, avec leurs épouses ici présentes, vous souhaiter la Noël, avec tous les compliments de la saison, comme disent les avocats du Montréal.

— Merci, merci, mes bons amis !

— Plusse que ça, mame Flavigny, je venons d’apprendre que vot’jeune monsieur, que vous attendiez, est arrivé à soir ; et comme on sait que vous pouvez pas sortir, si vous voulez nous le permettre, on viendra réveillonner tous ensemble avec vous autres, après la messe de minuit.

— Vous êtes mille fois trop bons, fit en s’avançant Maurice Flavigny, qui, toujours absorbé dans ses ré-