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Empereurs, potentats, capitaines fameux,
Chefs d’un jour surnageant sur les flots écumeux
Des déchaînements populaires,
Éclatante victoire ou drame ensanglanté,
Grands hommes ou hauts faits ont seuls droit de cité
Dans ses annales séculaires.

Quand Turenne, frappé d’un boulet de canon,
Rend l’âme au champ d’honneur, elle redit son nom,
Et va s’incliner sur sa tombe :
Elle donne des pleurs au général mourant ;
Mais passe sans regrets, d’un pas indifférent,
Devant l’humble conscrit qui tombe.

Les peuples, sous ses yeux, roulent en tourbillon ;
Et comme, lorsque au loin défile un bataillon,
Les hauts cimiers seuls sont en vue,
Des héros et des grands elle compte les jours ;
Mais des petits, hélas ! oubliés pour toujours,
La masse est à peine entrevue.