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LES CHOSES QUI S’EN VONT

six. Quant aux bottines de prunelle avec un bout de cuir à patente, ou aux souliers de lastine, s’ils n’étaient pas tout au ras, ils y étaient tout de même, croyez-le.

Le père n’était pas moins faraud, avec ses pantalons et son surtout de drap fin ; sa veste de cordé royal ; son devant de chemise en bazin ; ses collets à pointes et l’ample cravate du temps de la Régence, sans oublier, gris ou noir, son chapeau de Paramatha.

C’étaient leurs habits de noces, à tous deux. Lorsqu’ils s’en revêtaient, ils se redressaient instinctivement, et s’en allaient bras dessus bras dessous, comme des mariés du matin. Après avoir servi à leur mariage, à quelque baptême de cloches, visite de l’évêque pour la confirmation, ou autres occasions solennelles semblables, ces vêtements les endimanchaient encore pour les noces de leurs garçons et de leurs filles, comme aussi pour être de cérémonie chez les uns et les autres, et même pour porter un mort. Ils désiraient de plus y être ensevelis, afin d’arriver