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LES CHOSES QUI S’EN VONT

dèles à nos traditions de fils respectueux et aimants, qu’à baisser les armes. Ce fut fait. L’acte de soumission fut complet, admirable, et disons-le, héroïque. Les Canadiens-français ont compris qu’il faut parfois porter la fidélité aux extrémités où saint Jean-Baptiste, notre patron, l’a poussée, lui qui fut mis à mort pour avoir parlé sa langue, qui était celle de Dieu. C’est à des sacrifices de ce prix qu’on se montre vraiment prophète et que l’on prévient Dieu. « Précurseur et témoin de Jésus-Christ — a dit un chantre enthousiaste de nos gloires — voilà le rôle du Canada français ». Par notre obéissance au Pape et notre amour de la paix, nous annonçons le Christ à ceux mêmes qui nous taxaient de fanatisme ; et notre bel acte de fidélité n’était pas terminé, que déjà on entendait les pas du Sauveur qui s’avançait pour prendre possession du royaume des âmes.

Le sens de nos traditions, l’enseignement de nos origines tiennent tout entiers dans cette soumission. Puis nous vaincrons quand même, car « vir