lignes impeccables et donner ainsi à leur œuvre une empreinte, j’allais dire divine, et, dans tous les cas, immortelle. Ces glorieux vestiges nous révèlent encore à quelles ressources les habiles sculpteurs savaient recourir, pour objectiver l’histoire qu’ils avaient la mission de transmettre à la postérité. Et nous devons reconnaître que, si le génie est la faculté de faire sentir l’âme des choses, et de la faire sentir à d’autres âmes, les artistes de ces époques lointaines avaient reçu, à un degré supérieur, ce don auguste des dieux.
C’est ainsi que leurs ciseaux ont vaincu, dans un suprême effort qui les portait aux frontières de la vie, le granit et le marbre, le fer et le bronze, en les forçant à chanter en chœur l’apothéose de leurs héros qu’ils savaient revêtir de majesté, couronner de grandeur. Avec quel art magique ne les voyons-nous pas enrouler, autour des socles, épigraphes et armes, trophées et devises ; noms, dates et insignes qui dévoilent aujourd’hui le secret de l’emprise que ces hommes eurent sur la vie