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LES CHOSES QUI S’EN VONT

lorsque les moissons rentrées, on pouvait enlever les pieux des clôtures pour permettre aux troupeaux de trouver plus facilement une pâture que les chaumes jaunis de l’automne commençaient à leur refuser. Il était facile alors d’aller à la bourdaine et aux atocas sans oublier les gueules noires : on piquait à travers les champs, en sautant les pagées de clôture, tandis que, pour aller pendant l’été, aux fraises, aux framboises et aux beluets, il fallait les sauter toutes.

Tout le monde vous dira d’ailleurs, que pour les routes de traverse et les trécarrés, ce système de déclore, est des plus pratiques. Quand on ne l’adopte pas, on voit sans rémission, les chemins s’emplir de neige à pleine clôture, engendrant ainsi cahots et pentes qui ne sont pas toujours le plus grand souci des déblayeurs, ni le moindre tourment des voituriers. Les coureurs à la raquette devaient en avoir de la reconnaissance aux habitants, lorsque ceux-ci déclosaient leurs biens, quoique cet obstacle fût un des attraits de ce sport