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LES CHOSES QUI S’EN VONT

chansons qui se groupent, là, comme en une gerbe, pour reprendre ici en chœur.

« Puis la mélodie initiale s’avance, dans un andante que viennent réjouir modulations et trilles : toutes ces roulades se fondent ensuite dans le motif du prélude, où chacune des voix trouve sa place naturelle, pour composer ces deux lignes qui, avec leur D. C., ont le brio d’une ariette, l’éclat d’une marche triomphale.

« Une phrase — style récitatif — sévère comme une admonition ; è la voce del Santo. Il parle à ses frères ailés. Roulades, trilles, cascades et surgies de notes cristallines, viennent accélérer le lento du récit : ce sont des voix d’oiseaux babillards qui volètent autour du prêcheur — entendez ces fugues tronquées et sonores à peine : ce sont leurs envols. La phrase reprend espressivo : c’est le reproche du Saint — doux, combien ! La voix s’abaisse, puis s’abaisse encore pour se taire tout à fait, pendant que, scherzando, les petites voix stridentes enveloppent les dernières notes admonitrices qui meurent.