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LES CHOSES QUI S’EN VONT

aussi, et j’allais dire surtout, la masse architecturale à l’aspect pittoresque ou étrange, avec ses murailles nues ou fortifiées comme une citadelle, ou décorées et fleuries comme une villa italienne. Le dictionnaire nous présente le château comme la demeure féodale, la résidence seigneuriale ou royale, tout simplement ; et c’est avec ce sens précis que le château apparaît aux pages de notre histoire.

Lors, jamais un peintre qui ne sera pas un peintre d’histoire canadienne, ne se décidera à étiqueter du nom pompeux de « château », le croquis du « Ramesay » par exemple, malgré la poivrière ridicule dont on a eu la curieuse idée de le flanquer en ces derniers temps, en guise de trébuchet, pour les Américaines qui le kodaquent et l’aquarellent avec furie. Après celui-là, faut-il mentionner le château Bigot ? Il n’en reste plus guère qu’un glorieux souvenir, planant sur la masse informe d’un débris de mur qui s’effrite et s’enfonce davantage tous les jours, et sur lequel il faudrait planter un poteau indicateur.