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I


Toc, toc, toc !…

— Entrez ! cria le père Braise.

La porte s’ouvrit toute grande et Cyprien Lachance qui parut sur le seuil fut salué par un concert de : « Bonsoir ! bonsoir ! »

— Il ne manquait plus que toi, s’écria Philias Ouellette, en recevant le paletot du nouveau venu.

— Tu ne serais pas canadien pure laine, reprit Johnny Bellefeuille, si tu n’aimais pas la tire de la Sainte-Catherine.

— On peut toujours être certain, ajouta Philippe Marion, que ce n’est pas le goût de la tire qui l’amène.

— Et ce n’est pas non plus tante Mérance qu’il cherchait d’un coup d’œil, en entrant, poursuivit Arthur Lafresnière d’un ton gouailleur.

Un immense éclat de rire accueillit cette boutade.

Cyprien ne répondit d’abord à toutes ces railleries que par un « bonsoir la compagnie », avec un petit air de supériorité où il y avait bien quatorze onces de mépris pour deux de bienveillance.

C’était un jeune homme blond, bien planté, avec des traits de première classe et une expression de seconde qui n’annonçait rien de bon.