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Se tournant alors vers Céline, le médecin ajouta quelques nouvelles recommandations et les deux hommes sortirent. Lorsque Cyprien rentra une demi-heure après, il paraissait tout bouleversé et honteux, n’osant pas même regarder Céline en face. C’est dans un état plutôt affaissé qu’il passa la journée à la maison pour aider à sa femme.

La petite mourut le lendemain. Devant le petit cadavre, le père sembla retrouver un peu de cœur ; il pleura même aux funérailles. De retour à la maison, Céline déjà épuisée par les privations de toutes sortes, avait dû prendre le lit. Cyprien fut frappé de l’état lamentable où elle était réduite. C’est alors qu’il lui fit des promesses de s’amender, de ne plus boire, et bien d’autres encore.

Dès que sa femme put se lever, elle lui demanda comme preuve de ses bonnes dispositions de suivre la retraite qui commençait à la paroisse. Il se rendit régulièrement à tous les exercices, et alla jusqu’à prendre la croix de tempérance. Bref, tout portait Céline à croire que cette fois il était bien converti.

Le propriétaire avait été payé en secret par Maria ; et comme on était au 30 avril, Céline demanda et obtint de son mari, de quitter ce logis qui leur rappelait à tous deux de si amers souvenirs. Ils allèrent s’installer rue Maisonneuve.

Plus encore que les bons soins donnés à Céline par les dévouées Sœurs de la Providence, la paix et l’espérance d’un avenir meilleur avaient guéri la jeune femme. Devant la félicité qu’il nous semble toucher du doigt, on oublie facile-