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la plume, pour vous faire assavoir de mes nouvelles qui sont très bonnes, en espérant que la présente vous trouvera de même. Je vous souhaite une bonne année, tous vos désirs accomplis, avec le paradis à la fin de vos jours. Je pense que ces vœux vous seront agréables autant que j’ai du plaisir à vous les marquer. Si c’était un effet de votre bonté, de souhaiter la pareille à M.  Larrivée et aussi à Mamselle Mérance.

Je puis vous assurer que c’est la première année que le temps me semble si long. Il me paraît qu’il y a une cité de temps que nous avons veillé ensemble à la Sainte-Catherine chez vous. Si je n’ai pas d’avarie, je compte bien prendre le bord de chez nous, à la fonte des neiges. En attendant ce beau jour, et de peur que ma lettre vous tanne, je m’arrête en vous disant au plaisir de vous revoir.

Celui qui pense à vous,
 Cyprien Lachance.
Chantiers Simpson,
 Lac Supérieur.
1er janvier 189..

Cette lettre, écrite comme on le voit, le premier de l’an, ne parvint à Céline qu’au mois de mars, alors qu’un événement douloureux venait de bouleverser sa vie.

Racontons brièvement ce qui s’était passé.

Après le départ de Cyprien, le père Braise s’était aperçu que Céline devenait plus songeuse,