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ments. Mais à la fin il doit confesser sa défaite :

La controverse a duré longtemps, dit-il, et je ne saurai PROBABLEMENT jamais si elle a produit quelque fruit.

Est-ce illusion de notre part, mais il semble que cet échec ait affecté M. Routhier au point de lui faire douter de lui-même, et de son livre.

Une autre femme, dit-il en effet quelques lignes plus bas, une autre femme A VOULU lire AUSSI mon CENTURION et me dire son impression.

C’est une veuve qui paraît avoir 50 ans, et dont le sort est bien triste[1].

Le vrai mérite est toujours modeste, et l’éminent auteur, ici, exagère évidemment ; nous connaissons plusieurs personnes qui ont lu son livre et qui ne s’en portent pas plus mal ; le tout est de savoir par où le commencer.

  1. « C’est une veuve qui parait avoir 50 ans, ET DONT LE SORT EST BIEN TRISTE. Son mari, son enfant, ses autres parents les plus proches sont morts. Elle est seule au monde et sans fortune. Elle est anglaise, protestante, et elle voyage pour changer d’horizon, et pour oublier ses chagrins dans l’étude de l’histoire et des arts.

    « Elle parle très peu le français, mais elle le lit facilement. Quand nous avons fait connaissance, elle achevait de lire Ève victorieuse, de Pierre de Coulevain.

    « — Comment trouvez-vous ce livre ? lui ai-je demandé.

    « — Il m’a plu tout d’abord, m’a-t-elle répondu ; mais la fin m’a dégoûtée. Car, si je devais en croire l’auteur, c’est dans le Boudhisme (sic) qu’il me faudrait chercher des consolations.

    « — ESSAYEZ DE LIRE CELUI-CI ; ET JE LUI DONNAI LE CENTURION.

    « Elle l’a lu EN TROIS JOURS et elle m’a dit : VOTRE LIVRE M’A FAIT DU BIEN. Il m’a fait verser DE DOUCES LARMES. Je veux le relire et le méditer… » (P. 416 et 17.)