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me admirable, se prodiguant sans repos à ses nombreux compagnons de voyage, et, Dieu sait au prix souvent de quels efforts ! leur distribuant à tous le pain de l’esprit, sous les espèces du Centurion ?…

⁂ Il était écrit que les Kelley feraient parler d’eux en l’an de grâce 1909.[1]

C’est en effet à un religieux de ce nom que M. Routhier passe tout d’abord son livre.

LE R. P. Kelley, écrit-il, l’a lu le premier, EN DEUX JOURS ! et il a résumé son opinion en me disant : “It is a capital book. Je voudrais le voir traduit en anglais et répandu aux États-Unis.”

Pour un coup d’essai, l’éminent écrivain n’était pas mal tombé. Il paraît avoir été moins heureux avec quelques autres voyageurs, par exemple avec cet « ancien politicien américain », probablement un boodler fuyant la justice de son pays, qui se contenta de lui déclarer :

Votre livre est très intéressant et édifiant. Peut-être intéressera-t-il plus les protestants que les catholiques.

De même, on ne saurait tirer de conclusion bien définie de l’expérience qu’il tenta sur « un couple juif ». M. Routhier nous donne, pourtant, sur ce « couple juif », des détails d’une scrupuleuse précision.

D’abord, ces Juifs ne sont pas de n’importe où, mais de New-York. Ensuite, « le mari est avocat ».

  1. Allusion évidente à l’enquête Prévost-Kelley, qui, à l’époque, eut quelque retentissement dans le monde politique.