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UN GRAND EXPLORATEUR[1]



On savait depuis longtemps que M. Adolphe-Basile Routhier était un juge savant, un penseur profond, un écrivain original et substantiel. Tour à tour légiste, orateur, conférencier, critique d’art, romancier, chroniqueur, polémiste, historien, philosophe et même philologue à l’occasion, il brillait également dans tous les genres, il n’était pas de domaine où ne s’illustrât son talent.

Ce que l’on ignorait encore, c’est qu’il fût, en même temps qu’un intellectuel hors de pair, l’un des plus hardis explorateurs de notre époque. Le fait est pourtant bien réel.

En vain objecterait-on qu’une telle universalité de moyens, depuis César, ne se rencontra jamais dans le même homme ; en vain invoquerait-on l’apparente impossibilité de tant d’exploits : le Journal de Voyage que vient de publier notre éminent concitoyen ne saurait laisser le moindre doute à cet égard, et les

  1. Paru dans le Nationaliste du 28 novembre 1909, avec une référence à la Revue Canadienne du même mois.