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MON ENCRIER

Veut que tout simplement on converse et l’on rie.

Et ainsi de suite.

À propos d’une comédie du même auteur, de la même force et dans le même goût, M. Roy veut bien reconnaître « que ce n’est pas une œuvre puissante », mais, ajoute-t-il :

Elle est d’une lecture agréable, et si l’action était plus animée et plus vivante, si d’autre part le goût du public n’était pas gâté par toutes les extravagances de la comédie contemporaine, et tout le bric-à-brac du drame américain, si le théâtre qui tire l’œil et flatte les sens n’avait pas rendu fastidieux celui qui ne s’adresse qu’à l’esprit, 1’Anglomanie pourrait donner aux spectateurs de notre Auditorium plus d’une excellente leçon.

Enfin ne va-t-il pas dire à propos de Mermet et de Quesnel (oui, de Quesnel !) qu’à eux deux « ils ont enrichi et fait briller nos lettres canadiennes d’une œuvre rare et précieuse » !

Vous avez maintenant une idée de la critique de M. Roy. En vérité, il ne doit pas être possible de gaspiller plus de talent pour des œuvres plus insignifiantes, et nous nous demandons sincèrement si M. Roy, ayant à juger, demain, Victor Hugo au lieu de Mermet, Lamartine au lieu de Quesnel et Taine au lieu de Bibaud, pourrait trouver d’autres expressions, un autre style ou une méthode différente.

Ce qui éclate en effet à première vue, dans Nos origines littéraires, c’est la disproportion énorme, inconcevable, entre le ton du critique et l’importance des œuvres qu’il apprécie. Cela